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Maine et Loire Réserves d’irrigation et biodiversité

Plus la réserve est grande et sinueuse, plus la biodiversité est importante. ©Anne Mabire

A rebours des a-priori, une étude pilotée par le réseau Arbre 49* met en évidence l’intérêt faunistique et floristique des plans d’eau à usage d’irrigation.

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Dans l’esprit de beaucoup, réserves d’irrigation et biodiversité ne font pas bon ménage. « Mais si l’on s’en tient aux faits, on ne sait tout simplement pas grand-chose sur le sujet. La bibliographie est mince ; les naturalistes et les chercheurs en écologie ont peu prospecté » relève Ambroise Bécot, animateur du réseau « Agriculteurs Respectueux de la Biodiversité et des Richesses de l’Environnement » du Maine et Loire.

Dans ce contexte, l’étude « Plans d’eau d’irrigation du Maine et Loire : quelle contribution au maintien de la biodiversité ? » menée par ce réseau présente un intérêt majeur.
Conduite sur 2019-2020, en partenariat avec l’Ecole Supérieure d’Agricultures d’Angers (ESA), elle a permis de recueillir les données faunistiques et floristiques de trente réserves. « Réparties sur l’ensemble du département, ces plans d’eau à usage d’irrigation étaient de taille et de forme différentes » précise Oona Le Rallic (ESA).

Pas de plante envahissante

Dans le détail, trois relevés « Biodiversité » ont été réalisés entre mai et septembre 2019. La végétation aquatique, les odonates (libellules) et les mollusques étant tout particulièrement scrutés.

En parallèle, l’étude s’est également intéressée à l’impact de la forme, de l’aménagement et de l’environnement (à 200 m et à 1 600 m) de la réserve.

Présentés le 9 octobre 2020 – sur le terrain le matin et dans le cadre d’un webinaire, l’après midi – les résultats de l’étude mettent en évidence l’intérêt réel des réserves d’irrigation pour la faune et la flore. « C’est la principale conclusion de ce travail » confirme Ambroise Bécot.

Dans le détail, 171 espèces végétales ont, par exemple, été recensées. « En moyenne » indique Oona Le Rallic, « nous en avons trouvé 27 par plan d’eau et, à notre grande surprise, il n’y avait parmi elles aucune plante envahissante ». Du côté des odonates, 34 espèces ont été relevées (8 /plan d’eau en moyenne) dont 19 de libellules.

La forme de la réserve joue un rôle important

Au delà, l’étude permet aujourd’hui d’émettre, à l’attention des irrigants et des porteurs de projets, un certain nombre de recommandations. Les principales ont d’ailleurs été rassemblées dans un guide « Guide des 7 bonnes pratiques pour favoriser la biodiversité d’une réserve d’irrigation » téléchargeable ici.

Ces préconisations montrent toute l’importance de l’aménagement initial et de la gestion de la réserve. « Nous avons par exemple constaté que la forme et la taille de la réserve avaient un impact. Plus le plan d’eau est grand et sinueux, plus la biodiversité est développée ».

La forme des pentes est également importante. « Quand elles sont douces, on va trouver une végétation rivulaire diversifiée et étagée. Ce ne sera pas le cas en présence de pentes abruptes ou/et enrochées ».

Et pour la ceinture végétale des réserves, il est tout simplement recommandé de préférer la végétation spontanée. « Tout en veillant à un équilibre ombrage/ensoleillement des rives ».

Anne Mabire

* ARBRE : Agriculteurs Respectueux de la Biodiversité et des Richesses de l’Environnement

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